Les directions
secondaires.
« Un jour pour un an, dis je, je t’assigne un jour pour
un an ». Verset de la bible (Ezéchiel,IV-6).
Cette phrase est l’origine de
la création des directions secondaires ou progressions. Il n’y a qu’un pas
pour dire que les astrologues athées, ne devraient pas utiliser ce genre
de directions, et pourtant rien n’arrête les astrologues, et même contre
leur propre croyance. Mais le but de cet article n’est pas de mettre
l’astrologue en phase avec sa conscience, mais en phase avec cette
technique. L’histoire ne nous dit pas si le prophète Israélien qui naquit
au VI e siècle avant J.C. parle de jours solaire vrai ou de jour moyen. En
effet, un jour solaire vrai peut se mesurer par l’intervalle de temps qui
sépare deux levers, deux coucher ou deux passages au méridien. Un jour
moyen est un jour de 24 heures utilisé comme commodité pour les horaires.
Il était bien sûr indispensable de prendre un jour moyen. Imaginez vous
régler tous les jours votre montre? Ce dernier est donc une durée
complètement fictive. Alors lorsque les astrologues utilisent les
progressions classique 1 jour = 1 an, ils utilisent pour X année la même
heure TU que l’heure de naissance, celle qu’indique l’horloge dans leur
cuisine. Il y a donc un sacré problème de réglage. Comme le pas du Soleil
journalier varie d’un jour à l’autre, le thème monté pour un age de 30
ans, à la même heure TU ne correspondras pas à l’heure solaire de votre
naissance mais seulement à la petite et grande aiguille de votre montre.
Cette différence s’appelle l’équation du temps. Voyons par un exemple
pratique, le thème de Jacques Chirac:
L’heure TU de naissance est 12h00, le MC vient de
passer le Soleil, l’écart zodiacal est de 05°. L’équation du temps à cette
date est de -11 mn. Pour trouver l’heure locale du Soleil, il suffit
d’additionner ou de soustraire la longitude en temps du lieu de naissance
+ où – l’équation du temps. Pour Chirac qui est né à Paris l’heure locale
vrai est donc de 12h00+00h09+00h11=12h20. Les secondes ont été
volontairement omises, pour simplifier les calculs. Le méridien de Paris à
donc passé depuis environ 20 mn. Il était donc 11h40, heure de l’horloge
de la mère de Chirac, lorsque le MC était en conjonction exacte avec
l’astre.
Nous allons maintenant établir un thème progressé pour
les 69 ans de Jacques Chirac. Ce qui correspond pour le ratio 1 jour=1 an,
au 06/02/1933 à 12h00 TU. Le MC et le Soleil se retrouve respectivement à
16° et 17° Verseau. Nous constatons donc qu’il est « presque » midi heure
solaire pour 12h00 heure légale. Une conclusion s’impose, pour la même
heure TU de naissance, l’heure solaire est différente. La réalité
astronomique n’est pas respectée.
Comment rectifier cette différence?
Il existe deux méthodes, suivant les
outils que vous avez sous la main, pour parvenir au même résultat.
1-Si vous avez une table ou un graphique de l’équation
du temps. Notez celle de votre naissance, et celle de l’année du thème
progressé. Pour Chirac, elle est de - 11mn à la naissance, et de + 14mn le
06/02/1933. Pour connaître l’heure à laquelle monter le thème pour la même
heure solaire de naissance, il suffit de faire la différence entre
l’équation du temps natal, et celui du thème progressé : -11-(+14)=-25mn.
L’heure locale est donc en retard de 25mn par rapport à l’heure solaire.
Il suffit d’ajouter cette différence à l’heure TU: 12h00+00h25, et nous
montons le thème progressé pour 12h25 TU.
2-L’autre technique consiste à tout calculer en
ascension droite. Il existe pour cela différentes tables dont celle de «
l’horoscope annuelle simplifié » aux éditions Dervy de H. J. Gouchon. Le
Soleil natal de Chirac est à 07° Sagittaire. La table Gouchon qui indique
seulement les 6 premiers signes du zodiaque nous donne à 07° Gémeaux
04h20mn. Pour trouver l’ascension droite en sagittaire, il suffit
d’ajouter 12 heures, et nous obtenons 16h20 d’AR. Le MC natal est à 12°
Sagittaire, et nous trouvons 16h42 en AR. La différence est donc de:
16h42-16h20 =22mn. Dans le thème progressé, par les mêmes calculs, nous
trouvons que le soleil est à 17° Verseau, l’ascension droite est de 21h17.
Le MC est à 16° Verseau, l’AR est donc de 21h13. La différence est donc de
- 4mn, ce qui correspond à 11h56 heure locale vrai. Comme les deux écarts
sont de signes contraires, il suffit pour connaître l’heure légale et
monter le thème progressé, de les additionner à l’heure TU:
12h00+22+4=12h26. Nous
retombons bien approximativement dans le mode de calcul avec l’équation du
temps. La différence vient de la non prise en compte des secondes.
Nous avons donc une différence de 26mn entre les deux
thèmes progressés. Lorsque l’on sait l’importance que donne l’astrologue
au changement de signe des angles.
Cela me rend dubitatif sur l’efficacité des directions secondaires.
D’autant plus que l’astrologue utilisant cette technique ne se soucie
guère de l’exactitude de l’heure de naissance ainsi que de savoir si le
natif n’a pas déménagé pendant les 3 mois qui suivent la naissance, temps
correspondant à une durée de vie de 90 ans. Si les astrologues considèrent
l’heure locale comme une valeur extrêmement symbolique alors pourquoi ne
calculs t-ils pas les révolutions solaires pour la même heure TU de
naissance?
Non! ils préfèrent prendre une réalité astronomique qui
est le retour du soleil à sa position natal en longitude. Une R.S. est une
révolution annuelle du Soleil, alors que les directions secondaires sont
une révolution journalière du soleil en mouvement diurne (Par le mouvement
apparent, le soleil tourne en sens inverse des maisons). Je ne vois donc
pas pourquoi, les astrologues prennent une réalité astronomique dans un
cas, alors qu’ils pourraient utiliser le même procéder dans un autre cas,
surtout que la bible n’indique absolument pas de prendre comme point de
repère l’horloge hérité de la grand-mère, ou la montre de Mickey acheté à
Disneyland. Un jour = un an est le retour du méridien de naissance à la
même position par rapport au Soleil, c’est ce qui s’appelle le jour « vrai
».
Un exemple: avec les progressions classique même heure
TU que la naissance, la direction AS opposition Mercure natal arrive à
échéance en 12/2001. Avec le jour vrai, elle arrive aux environs de
05/1995. Devant l’hésitation d’utiliser l’une ou l’autre techniques,
certains astrologues évitent d’utiliser les angles. Dans ce cas ce n’est
plus de l’astrologie individuelle mais de l’astrologie collective. En
effet, les directions entre planètes, sont valables pour tous les natifs
nés dans une journée et donc pas assez individualisé, sauf pour la Lune
qui est l’astre le plus rapide mais ses directions sont trop nombreuses
pour tirer de véritables conclusions prévisionnelles.
Les directions
symboliques.
Ce sont les directions les plus faciles à calculer: un
degrés=un an. Est-ce que ce sont les meilleurs? Nous verrons qu’en
pratique, ils sont une sorte de direction primaire simplifiée et je pense
que c’est pour cette raison qu’ils ont été créés. On imagine donc que la
progression des angles est régulière un degrés toutes les 4mn soit 360° en
24 heures. Les directions symboliques reposent bien sur l’équivalence 4mn
= 1degré = 1 an qui est celle des directions primaires. On peut dire que
les symboliques sont des directions primaires calculées sur l’équateur,
car la progression est régulière.
On reprend l’exemple de Jacques Chirac, il y a 118°
zodiacaux séparants l’ascendant à l’opposition de Mercure. La direction
arrivera donc à échéance en 2050. Une différence énorme par rapport aux
progressions. Cela s’explique par la position de l’ascendant de Chirac qui
est en Verseau, signe de courte ascension, la progression astronomique est
donc très rapide jusqu’à l’opposition de Mercure. Le problème de ces
directions est qu’elles ne sont pas encore assez individualisées. Toutes
les personnes né le même jour auront les mêmes directions sauf pour la
lune et les angles.
Les directions
primaires
Ils sont basés sur la rotation de la terre ou mouvement
diurne, le premier étant un mouvement réel, le second un mouvement
apparent. Le résultat est de toutes manière identique. Pour les anciens,
les astres tournaient autour de la terre, d’Est en Ouest, alors que l’on
sait maintenant grâce à Galilée, que c’est la rotation de la terre qui
donne cette illusion. On peut donc dire de nos jours sans risquer
l’échafaud que c’est les maisons qui entraînent les astres dans leurs
courses.
Il existe plusieurs systèmes de conversion du temps le
pas moyen du Soleil, le soleil vrai ou la conversion symbolique de 4mn
pour un an. Nous allons reprendre le thème de Jacques Chirac en calculant
la direction de l’ascendant à l’opposition de Mercure sans latitude.
Le natif est né à Paris, l’ascendant à un donc un pôle
de 48°51, et c’est sous ce pôle que nous allons diriger l’angle. Prenons
une table des maisons placidus, dirigeons-nous vers la latitude la plus
proche de Paris soit 49°. Cherchons le temps sidéral correspondant au 21°
Verseau, lieu de l’ascendant du président. Après une rapide interpolation,
nous trouvons 16h43. Ensuite nous cherchons le temps sidéral à
l’opposition de Mercure à 19° Gémeaux. Toujours dans la colonne 49°, nous
trouvons 21h14. Pour trouver le temps que mettra l’ascendant jusqu’à
l’opposition de Mercure, il suffit de soustraire les deux temps sidéral:
21h14-16h43=04h31mn (04h32 avec les formules trigonométriques), ce qui
correspond si on prend le ratio 4mn=1 an à l’age de 67 ans et 11 mois. Il
est à noter que les échéances de dates de directions directes des angles
est exactement identique avec d’autres domifications, Régio, Campanus
etc.
Nous avons vu plus haut par les directions symboliques
que cette direction arrive à échéance en 2050. J’ai voulu procéder à une
vérification concernant les calculs des DP de Jacques Chirac, comme s’il
était né sur l’équateur, avec une latitude zéro. Le problème est que
l’ascendant se retrouvant en Poisson. On est obligé d’effectuer une
rectification de l’heure, afin de retrouver un ascendant à 21° Verseau, ce
qui correspond approximativement à 10h50. Le mouvement de Mercure
rétrograde est négligeable, il aurait évolué de 2mn pendant 01h10. Je ne reprendrai pas les calculs
assez simples, le débutant peut s’y entraîner, en sachant toutes fois,
qu’il devrait chercher les temps sidéral à la latitude 0° de sa table des
maisons. Il devra trouver que
la direction arrive à échéance en 2047. Soit très proche des directions
symboliques, ce qui confirme leur ressemblance avec les directions
primaires calculées sur l’équateur. Ce que l’on peut remarquer aussi, est
qu’une différence de 49° en latitude dans ce thème donne une différence en
temps de 52 ans.
La différence fondamentale entre les directions
primaires et les autres systèmes directionnels est qu’ils sont très
individualisés. Le lieu géographique de la naissance influence aussi bien
les angles, que les directions entre planètes, car la position d’un astre
en maison dépend non seulement de sa position sur l’écliptique mais aussi
de la rotation de la terre ou mouvement diurne. Une conjonction
Jupiter-Uranus par directions primaires aura une importance bien plus
considérable que les directions secondaires ou symboliques car celle-ci
concerne toutes une génération.
Conclusion.
Une des raisons de la disparition de certains systèmes
prévisionnels au détriment d’autre est, il faut l’avouer, une certaine
fuite des calculs mathématiques des astrologues. Les directions primaires
ainsi que les directions secondaires selon le soleil vrai ont été et sont
toujours boudées par les astrologues. Car il demande une surcharge de
travail plus importante. Doit-on pour autant délaisser la réalité
astronomique, au profit de la facilité et de la rapidité d’exécution? Les
anciens avaient déjà la réponse, pour chaque thème, ils n’hésitaient pas à
faire des calculs trigonométrique précis qui leur permettait de connaître
les grands moments de l’existence par les directions primaires, alors que
les transits, plus facile d’application, venait seulement au deuxième ou
troisièmes rangs. Il est vrai
qu’ils étaient la plupart du temps, à la fois, astronome, mathématicien,
médecin et astrologue. De nos jours, l’astrologie n’est plus réservée à
une élite, que ce soit la femme au foyer, l’ouvrier, l’ingénieur ou le
médecin. Tous peuvent étudier, la science astrologique avec un avantage
indéniable, lié aux nouvelles technologies. En effet, l’informatique est
devenue l’outil indispensable pour les calculs des cartes du ciel,
directions ou autres. Ce que les anciens mettaient une après-midi à
calculer quelques secondes suffisent maintenant à obtenir le résultat sur
un écran. Est-ce pour autant un retour à une réalité astronomique? Pas
vraiment, car depuis la rupture de l’astrologie et de l’astronomie au
XVIII e siècle, ce qui était alors réservé jusqu’à là aux têtes pensantes
de l’époque devient accessible aux particuliers, à monsieur tout le monde.
Les techniques, les plus faciles d’application devinrent rapidement les
plus utilisées, et l’astrologie perdis en efficacité. La facilité est donc
devenue au fils du temps, une partie intégrante de la culture
astrologique. Certains astrologues ne savent même plus monter un thème
natal, le fossé entre astronomie et astrologie continue de s’agrandir.
Certains lecteurs arrivés à la fin de cet article penserons que les
calculs ne les concernent pas, qu’ils obtiennent des résultats avec les
directions secondaires etc. Sauf que ces résultats dépassent rarement le
seuil de probabilité. Certes, il existe des correspondances entre
certaines directions et des évènements, mais il ne faut pas oublier
qu'entre les 3 systèmes directionnels étudiés ici, certaines directions
sont concordantes aux primaires. Le Soleil ou les angles ont pratiquement
la même progression à raison d’un degré par an pour les symboliques, d’un
degré tous les 4mn qui est égal à un an pour les primaires, et d’un degré
par jour égal à 1 an pour les progressions.
Évitons pour autant d’être nostalgique, si l’astrologie
était restée dans les rangs des intellectuels, si elle était enseignée
uniquement à l’université, beaucoup d’astrologues de talent n’aurait sans
doute pas eus la possibilité d’aider leur prochain.
Eric Cordier
Le 27/11/2001
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